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Michael Lonsdale - dans 'Des hommes et des dieux', 2010 par Xavier Beauvois

Michael Lonsdale, grand nom du cinéma franco-britannique vient de nous quitter. Né à Paris d’un père anglais et d’une mère française, il avait débuté sa carrière au théâtre ayant fait la connaissance de Roger Blin en 1946. Puis, il rejoint le milieu cinématographique auprès de François Truffaut notamment dans La mariée était en noir et Baisers volés. Son bilinguisme lui a permis de se faire connaître des deux côté de la Manche avant de gagner les sphères Hollywoodiennes. Pour les Anglo-saxons, il est incontestablement le satanique Hugo Drax opposé à James Bond (Roger Moore) dans Moonraker (1979). Les Français, quant à eux, revoient le professeur Loriebat, avide de progrès scientifique, tenant tête au bondissant Louis de Funès dans Hibernatus (Edouard Molinaro, 1969). Sa filmographie impressionnante aborde tous les genres, de la comédie burlesque aux superproductions sans négliger un cinéma plus grave.


Dans cette dernière catégorie, il est un film qui m’avait particulièrement touchée au moment de sa sortie : Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois (2010). L’histoire est librement inspirée de la vie des moines cisterciens de Tibhirine en Algérie dont l’enlèvement en 1996 sur fond de terreur islamiste avait bouleversé l’opinion publique. Interprétant deux religieux de cette petite communauté, Michael Lonsdale et Lambert Wilson sont touchants d’humanité. L’un comme l’autre mènent une vie d’une grande simplicité, offrant leur aide aux villageois : frère Luc (Michael Lonsdale) apporte soutien médical ou un peu de réconfort aux familles dans le besoin.


Une vie en harmonie avec ces montagnes du Maghreb ; paysage minéral éloigné de toute agitation humaine. Une entente parfaite avec la population musulmane environnante tant il existe un respect mutuel parmi les différentes communautés. Mais peu à peu on assiste à la montée des périls : les étrangers sont de plus en plus menacés et la terreur s’installe. Pourtant, les moines de Tibhirine refusent la protection de l’armée. Ils désirent rester tant leur vie spirituelle et sociale est attachée à ces lieux. Partagés entre la peur devant une réalité intangible et leur engagement auprès de Dieu, ils poursuivent leurs activités quotidiennes. L’incertitude quant à leur sort alimente leur interrogation sur la foi et d’une manière générale la tolérance religieuse, la liberté. Une réflexion sur laquelle Michael Lonsdale s’est longuement attardé tout au long de sa vie. Les plans rapprochés sur le visage ridé de frère Luc témoignent des sentiments qui l’animent : douleur, inquiétude, espoir aussi …tandis qu’inexorablement, le piège se referme. Ce sera certainement une des plus belles images qu’il nous restera de ce grand acteur.

Michael Lonsdale, a famous name of Franco-British cinema has just left us. Born in Paris of an English father and a French mother, he began his career in theatre after meeting Roger Blin in 1946. He joined the film industry with François Truffaut, notably in ‘La mariée était en noir’ and ‘Baisers volés’. His bilingualism allowed him to become famous on both sides of the Channel before reaching Hollywood. For the British, he is the satanic Hugo Drax opposed to James Bond (Roger Moore) in ‘Moonraker’ (1979). For the French, he is Professor Loriebat, eager for scientific progress, standing up to Louis de Funès in ‘Hibernatus’ (Edouard Molinaro, 1969). His impressive filmography contains all genres, from burlesque comedy to blockbusters but also more serious genres.


In the latter category, there is one film that particularly moved me when it was released: ‘Des hommes et des dieux’ by Xavier Beauvois (2010). The story is loosely inspired by the life of the Cistercian monks of Tibhirine in Algeria, whose kidnapping in 1996 – amid Islamist terror – had a big impact on public opinion. Michael Lonsdale and Lambert Wilson are interpreting two religious men from this small community. Both live simple lives and help the villagers: Brother Luc (Michael Lonsdale) provides medical support and solace to families in need.


They live a life in harmony with the mountains of Maghreb, a mineral landscape far away from all human agitation. There is mutual respect among the different communities which allows for a perfect understanding between the monks and the surrounding Muslim population. But little by little we are witnessing the rise of perils: foreigners are increasingly threatened and terror is setting in. Yet the monks of Tibhirine refuse army protection. They want to stay as their spiritual and social life is linked to these places. Torn between fear of an intangible reality and their commitment to God, they continue their daily activities. The uncertainty about their fate makes them question their faith and, in general, the concepts of religious tolerance and freedom - a reflection on which Michael Lonsdale dwelled at length throughout his private life. The close-ups on Brother Luc's wrinkled face reveal the feelings that animate him: pain, worry, but hope too… as the trap inexorably closes on. It is certainly one of the best images we have left of this great actor.




© Article par Catherine Guiat

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