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Semaine de la Francophonie : Philippe Lioret, Le fils de Jean, 2016


Les années précédentes, nous avions l’immense plaisir d’accueillir la délégation canadienne pour la semaine de la francophonie afin de visionner ensemble un film québécois. Cet évènement, très prisé des membres de l’Institut français d’Ecosse, n’aura malheureusement pas lieu sous sa forme habituelle cette année; pour cause de pandémie. Quel dommage! Cela ne signifie pas pour autant que nous renonçons à célébrer la culture francophone. D’ailleurs, pour faire contre mauvaise fortune bon cœur, c’est le moment de découvrir ou revoir un film franco-canadien de Philippe Lioret, Le fils de Jean.


Mathieu mène la vie d’un jeune cadre consciencieux soumis à la routine des heures de bureau. Un jour, il reçoit un appel téléphonique en provenance du Québec, lui annonçant que son père, qu’il n’a pas connu, vient de décéder. Mathieu est stupéfié d’apprendre cette filiation ainsi que l’existence de deux frères dont il ignore tout. Sans plus attendre, il s’envole pour Montréal afin d’assister à la cérémonie, espérant aussi tisser des liens avec cette « nouvelle famille ». Malheureusement, il est fraîchement accueilli à l’arrivée par un proche ami du défunt, Pierre, qui, bon gré mal gré le prend sous son aile.


Quant à ses frères, il fait leur connaissance lors d’une battue organisée près d’un lac, le lieu où Jean aurait disparu après une crise cardiaque. La recherche du corps s’annonce difficile, les tensions s’exacerbent, laissant affleurer bien des rancœurs familiales… de toute évidence Mathieu devra faire preuve de sagacité pour mettre à jour les zones d’ombre concernant son père. Peu à peu, les personnages principaux magnifiquement joués par Pierre Deladonchamps (Jean) et Gabriel Arcand (Pierre) se dévoilent, interrogeant le mensonge comme moteur des relations familiales.


Ce film est une libre adaptation de Si ce livre pouvait me rapprocher de toi de Jean-Paul Dubois auteur français (prix Goncourt 2019) fasciné par l’Amérique du Nord où il aime planter les décors de ses intrigues littéraires. Amérique du nord qu’il connaît fort bien pour l’avoir parcourue en tant que journaliste au Nouvel Observateur. Comme Mathieu, bon nombre de ses héros de romans entament un parcours initiatique les menant de France vers les Etats-Unis ou le Canada. Quant au réalisateur, Philippe Lioret, il a ici tout loisir de filmer l’immensité des espaces d’outre-Atlantique, la succession des lacs et les cabines de pêcheurs. Le scénario, par petites touches, approche au plus près les relations humaines comme c’était le cas dans ses autres adaptations, pensons à Toutes nos envies tiré du récit d’Emmanuel Carrère D’autres vies que la mienne ou, bien que moins intimiste, à Welcome, son grand succès de 2009 au sujet des migrants.





In previous years, we had the great pleasure of welcoming the Canadian delegation for the Semaine de la Francophonie to watch a Quebec film together. This event, which is very popular with members of the French Institute in Scotland, will unfortunately not take place in its usual form this year; due to the pandemic. What a pity! That does not mean that we are giving up on celebrating Francophone culture. It is time to discover or watch again, to make the best of this situation, a Franco-Canadian film by Philippe Lioret: Le fils de Jean.


Mathieu leads the life of a conscientious young executive subject to the routine of office hours. One day, he receives a phone call from Quebec, telling him that his father, whom he never met, has just passed away. Mathieu, astounded, discover his genealogy and the existence of two brothers that he never heard of. Without further ado, he flew to Montreal to attend the ceremony, hoping to bond with this "new family". Unfortunately, he is freshly greeted by a close friend of the deceased, Pierre, who willy-nilly takes him under his wing.


As for his brothers, he eventually met them during an organised hunt near a lake, the place where Jean is said to have disappeared after a heart attack. The search for the body promises to be difficult; the tensions exacerbate, leaving lots of family resentments to surface... Mathieu has to be sagacious in bringing to light the grey areas concerning his father. Little by little, the main characters magnificently played by Pierre Deladonchamps (Jean) and Gabriel Arcand (Pierre) are revealed, questioning the lies as the engine of family relationships.


This film is a free adaptation of Si ce livre pouvait me rapprocher de toi by French author Jean-Paul Dubois (Goncourt Prize in 2019), an author fascinated by North America, where he likes to set the scenes for his literary intrigues. North America, which he knows very well, having travelled through it as a journalist for Le Nouvel Observateur. Like Mathieu, many of his heroes embark on an initiatory journey leading them from France to the United States or Canada. As for the director, Philippe Lioret, he had great freedom to film the immensity of the spaces on the other side of the Atlantic: from the succession of lakes to the cabins of fishermen. The scenario approaches human relations as closely as possible as was the case in his other adaptations: we think here of Toutes nos envies taken from Emmanuel Carrère's story D’autres vies que la mienne or, although less intimate, or Welcome, his great 2009 success story about migrants.



© Article par Catherine Guiat. Traduction Solange Daufes

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