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Louis de Funès, exposition à la Cinémathèque


Etant inconditionnelle de Louis de Funès, je me faisais une joie de me rendre à la rétrospective proposée par la Cinémathèque à partir du 1er avril. Malheureusement, les circonstances étant ce qu’elles sont, ce sera pour plus tard. Quel dommage ! C’est la première fois que la Cinémathèque, beaucoup plus proche de la Nouvelle vague dans ses goûts, rend hommage à ce grand homme de la comédie burlesque.


Né en 1914 à Courbevoie, d’origine espagnole, Louis de Funès a toujours voulu être un acteur de théâtre. Il connaîtra le succès tardivement, au cinéma, dans les années 60 jusqu’à sa mort en 1983. Et quel succès ! N’en déplaise aux tenants du cinéma dit « d’auteur », ce trublion, roi de la grimace et des mimiques enchaîne les rôles pour le plus grand bonheur du public. Alain Kruger, le commissaire de l’exposition, admet qu’il y a eu des réticences à ce projet d’exposition ; mais souligne-t-il, ce qui fait la force du personnage c’est qu’il est devenu un phénomène culturel : « de Funès a en quelque sorte incarné en un seul corps toutes les qualités et tous les défauts des Français de l’époque. Une sorte de syncrétisme qui nous a aidés à nous accepter nous-mêmes. ».


Il est l’industriel raciste dans Les aventures de Rabbi Jacob, le patron autoritaire dans La zizanie, le chef d’orchestre irascible dans La grande vadrouille, le directeur intransigeant d’un guide gastronomique dans L’aile ou la cuisse, le maréchal des logis-chef dans Le gendarme à Saint-Tropez, le despotique Don Salluste dans La folie des grandeurs. Les plus grands lui donnent la réplique : Bourvil, tout d’abord, dont la disparition subite l’atteindra profondément, mais aussi Yves Montand, Annie Girardot, Coluche, Alice Sapritch... Il est aussi l’époux de Claude Gensac, dans bon nombre de films ; mari dominateur ou pleurnichard (« ma biche… ») selon les circonstances, et secrètement amoureux dans la réalité, selon la rumeur…


Ces grands succès du cinéma populaire étaient soutenus par des réalisateurs de talent qui proposaient des scénarios rocambolesques où les aventures et mésaventures se succèdent, donnant toute latitude au bondissant de Funès de s’exprimer. On pense à sa rencontre avec Gérard Oury en particulier, auquel la Cinémathèque rend hommage dans cette rétrospective. Le réalisateur et le comédien n’ont pas hésité à aborder, par le biais de la comédie, des sujets qui pouvaient être sensibles à l’époque : le conflit israélo-palestinien dans Les aventures de Rabbi Jacob, L’occupation pendant la deuxième guerre mondiale dans La grande Vadrouille... La grande réussite de Louis de Funès est d’avoir su adopter le ton juste, à travers son insolence, pour communiquer le rire à son auditoire; sans blesser.


Exposition Louis de Funès à la Cinémathèque, 51 rue de Bercy, Paris XIIè.


Being a great fan of Louis De Funès’ work, it would have been a pleasure to attend the exhibition held at the Cinémathèque starting from the 1st of April. Unfortunately, the event has been postponed due to current circumstances. Such a shame considering that this is the first time that the Cinémathèque hosts an event in honour of this man who revolutionized burlesque comedy.


Born in 1914 in Courbevoie, Louis de Funès had always dreamed of becoming an actor. He finally became recognized in the 60s, and remained hugely successful until his death in 1983. His immense popularity amongst the general public was most likely due to his unique style of acting; featuring grotesque grimaces and expressive characteristics which became a kind of trademark, as he continued to bring countless characters to life.


Alain Kruger, the creator of the exposition, admits that many felt hesitant towards the creation of the project. However, these were overcome by De Funès’ importance as a cultural phenomenon. Throughout his career, De Funès personified the many strengths and weaknesses people in the 20th Century. In The Mad Adventures of Rabbi Jacob he was a racist industrial businessman, an authority boss in La Zizanie, an irascible conductor in La Grande Vadrouille, an uncompromising gourmet in L’aile ou la cuisse, a highly uptight gendarme in Le Gendarme de Saint-Tropez (The Troops of St. Tropez) avaricious Don Salluste in La Folie des grandeurs. De Funès was surrounded by other great actors, Bourvil, for example, whose sudden death deeply unsettled him; and others such as Yves Montand, Coluche, Annie Girardot. Finally, Claude Gensac, who portrays his wife in many of his films, and whom he was secretly in love with in real life, according to rumours.


Louis De Funès talent was always fully enhanced by the directors he worked with, most notably Gerard Oury, who is also credited in the exhibition. The pair were not hesitant to explore sensitive subjects through comedy; these included the conflict between Israel and Palestine in Rabbi Jacob, or the occupation of France in La Grande Vadrouille. Overall, De Funès’ greatest accomplishment was his ability to adapt and use different tones, despite his somewhat insolent manner, to bring laughter to his audience without ever creating offence.


© Article par Catherine Guiat



A propos de la cinémathèque, des films rares français sont disponibles à voir en ligne via leur nouvelle plateforme Henri #CultureChezNous !

About the Cinémathèque, rare French movies are now available to watch online via the new platform Henri #Cultureathome!



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