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Julien Rappeneau, Rosalie Blum, 2016

C’était une bonne idée de porter sur le grand écran la BD de Camille Jourdy, Rosalie Blum, primée au festival d’Angoulême en 2010. Personnellement j’aime beaucoup la façon dont cette auteure relate les évènements de la vie quotidienne dans ce qu’ils peuvent avoir de répétitifs tout en étant des moments uniques d’une vie. L’adaptation cinématographique de Julien Rappeneau  est également très attachante. La vie de Vincent Machot n’est pas des plus exaltantes. Ses journées se partagent entre le salon de coiffure dont il a hérité de son père, les intrusions de sa mère excentrique qui habite à l’étage au-dessus, les indélicatesses de son cousin soucieux de l’aider à trouver une fiancée. Lorsque enfin il peut s’évader dans le sommeil, c’est son chat Rocky qui met brutalement un terme à ses rêves. Cette routine immuable est bouleversée le jour où Vincent rencontre une femme qu’il est persuadé avoir déjà vu. Intrigué, profondément troublé, il entreprend de la suivre. C’est le début d’une longue quête qui le mène inlassablement sur les traces de Rosalie Blum, cette femme solitaire : de sa maison à l’écart de la ville à sa petite épicerie, de la chorale de l’église paroissiale au bar où elle finit ses soirées devant des verres de whisky.


Cette comédie douce-amère s’appuie sur un scénario bien monté : évitant une narration linéaire, des retours en arrière permettent d’appréhender les visions des différents protagonistes. Les évènements s’entrelacent  dévoilant peu à peu le vécu de ces âmes esseulées. Les drames du passé surgissent un à un. Le film doit aussi beaucoup au jeu parfait des acteurs. Noémie Lvovsky (Rosalie Blum) plus connue pour son travail de scénariste porte véritablement le film avec son sourire à la fois mélancolique et chaleureux. Un très beau portrait de femme tourmentée mais qui poursuit son existence contre vents et marées, sans vraiment savoir où cet itinéraire la mène. C’est aussi avec le plus grand plaisir qu’on retrouve Anémone dans le rôle de Simone Machot, la mère possessive de Vincent, prisonnière de ses fantasmes, vieille femme à la fois drôle et égoïste.


 It was a very good idea to adapt to the cinema the graphic novel by Camille Jourdy, Rosalie Blum. Personally I like the way this author recalls daily life. This Graphic novel was very well received at the Angoulême Festival soon after its release in 2010.

Julien Rappeneau made a really charming adaptation. The life of Vincent Machot is not very exciting. He works as a hairdresser taking over his dad’s business, his mum living upstairs is very demanding and his cousin intervenes constantly in his life, trying to find him the perfect girlfriend. Even the cat wakes him up when he tries to escape his boring life through his dreams. But one day, Vincent meets a woman who he is sure he has met before. This strange encounter leaves him so puzzled that he decides to follow her from her house outside the city centre to the small grocery shop where she works, from the local choir to the pub where she finishes her day, drinking whisky.


This dramatic comedy is very well played by the actors, especially Noémie Lvovsky with her melancholic and warm smile. It is a pleasure to see Anémone as well, playing Vincent’s mum, an old lady, funny and selfish.


© Article par Catherine Guiat.

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