top of page

Concours d'écriture - La Musique

La Musique



Quand j’étais petite, je ne parlais pas. Mes parents m'ont envoyée voir plusieurs docteurs et experts mais ils n’avaient pas de réponse et, encore, je suis restée silencieuse. De ce que je me souviens de cette période de ma vie je ne comprendrais pas que mon comportement n’était pas normal. J’écoutais conversations entre mes parents passivement. La vie était une émission et je l’observais, mais je n’ai pas interagi.


J’ai commencé à l’école quand j’avais cinq ans. Je pense que mes parents espéraient que ça serait la grande avancée, et que les mots éclateraient de moi. Ce n’était pas le cas. Pendant les trois premières années d’éducation je n’ai rien dit. J’ai continué de regarder et maintenant mes observations m’ont donné des nouvelles perspectives. J’ai vu, et j’ai entendu, des déluges d’émotion : une fille se plaint car elle fait tomber son gâteau au terrain de jeu, les larmes tombent des yeux d’un garçon qui ne comprend pas les mathématiques, et les profs sont en difficulté de cacher leur frustration. Maintenant je sais que le silence fait montrer l’émotion difficile. Je ne pleurais pas, je ne hurlais pas, et, certainement, je ne discutais pas des problèmes.


Dans ma troisième année à l’école, j’ai eu l’occasion de prendre des leçons de piano. Je pense que personne ne croyait que je serais intéressée (si elle ne parle pas pourquoi est-ce qu’elle voudrait que des gens l’écoutent jouer d'un instrument de musique ?), cependant dès que j’ai touché le clavier, j’ai été fascinée. Ça m’a donné la capacité de faire ce que j’ai vu les autres faire depuis longtemps : j’ai montré mes émotions. De cette façon, je crois que la musique m’a sauvée. Après seulement un an de piano j’ai dit mon premier mot. Après trois ans, je prononçais des phrases, et maintenant, dix ans plus tard, on ne peut pas me faire arrêter.


L’expression personnelle est une chose très délicate, et, comme je l’ai découvert, pas tout le monde le trouve facile. Je ne sais pas ce que j’aurais fait sans la musique, et les notes douces remplissent ma vie.



Text by Isla Booth (University of Edinburgh)


8 vues0 commentaire
bottom of page