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Cinéma : un film de Bruno Dumont, Hadewijch, 2009

Bruno Dumont n’a pas l’habitude de faire dans la facilité. Profondément empreints de philosophie, dont il est diplômé, ses films interrogent sur la condition humaine. Hadewijch s’inscrit pleinement dans cette veine.


C’est l’histoire d’une jeune novice, Céline (Julie Sokolowski), rebaptisée Hadewijch, du nom d’une mystique flamande du XIIIème siècle. Hadewijch s’est donnée à Dieu toute entière et ne ménage pas sa peine pour atteindre la perfection de la vie contemplative. A tel point que son zèle outré, exposition au froid, abstinence sévère, inquiète la mère supérieure du couvent. On lui reproche ce comportement extrême comme une preuve non pas de sacrifice mais de démesure approchant davantage de l’adoration de soi-même. La jeune novice doit quitter le couvent et redevient Céline.


De retour dans son milieu familial, Céline se rebelle contre la vie dorée de son entourage. Son père diplomate n’attire que son mépris. Ayant perdu tout repère, elle proclame haut et fort son amour pour Dieu. Mais que signifie cet amour ? Quelle est la part de recherche d’un amour charnel à travers les manifestations de l’ascèse ? Ou tout simplement le désir d’aimer et d’être aimée en retour ?


Voulant désespérément remplir ce besoin d’adoration mystique, elle suit la formation de djihadistes, rencontrés par hasard en banlieue parisienne. Les intégristes religieux reconnaissent rapidement en elle un sujet entièrement dévoué à la cause de Dieu. Céline s’engage corps et âme dans ce parcours initiatique éminemment dangereux la menant aux portes de l’enfer. Alors seulement, le rachat sera possible.


Comme dans Flandres, son précédent film et grand prix du jury du Festival de Cannes 2006, Bruno Dumont présente un personnage qui sombre dans l’horreur pour renaître ensuite purifié. Une interrogation très profonde sur la rédemption et son processus. Plus largement, c’est un traitement très personnel d’un sujet d’actualité.


Bruno Dumont’s film Hadewijch focuses on the human condition and its impacts, from a very philosophical standpoint.


Céline, a young novice who was renamed “Hadewijch” in memory of a Flemish mystic, has devoted herself entirely to God. She is willing to deprive herself of all necessities in order to live a life of pure and intense worship, however, her behaviour is so extreme that she is accused by the mother superior of performing these actions not out of sacrifice and fidelity, but to fuel her own ego and self-pride. She is forced to leave the convent.


Céline returns home and is repulsed by the privileged lifestyle her family has adopted, and her feelings of confusion and shame leave her desperate to proclaim her love for God. One day, she encounters a group of religious extremists and agrees to receive training from them. The group instantly see Céline as a person whose extreme adoration for God would be easy to exploit, as she blindly follows them down a dangerous path which she may never return from.


Similarly to his previous film production 'Flandres', Dumont presents a protagonist whose downfall ultimately leads to their rebirth, offering an interesting debate on the process of redemption.



© Article par Catherine Guiat

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