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Cinéma : Henri Verneuil, I comme Icare, 1979

  • Photo du rédacteur: IFE
    IFE
  • 27 mai 2020
  • 3 min de lecture

Il est un film qui semble quelque peu passé de mode : I comme Icare d’Henri Verneuil avec Yves Montand dans le rôle du procureur Henry Volney. C’est bien dommage car si le cinéma d’Henri Verneuil n’est sans doute pas aussi puissant que celui de Costa-Gavras, il s’agit quand même d’un bon exemple de thriller politique propre aux années 70.


L’intrigue du film fait clairement allusion à l’assassinat de JF Kennedy à Dallas en 1963: L’incorruptible procureur Volney mène l’enquête après le meurtre du président. Contrairement à la piste vers laquelle on l’oriente, il ne croit pas à un acte isolé mais à la collusion des services secrets et de la mafia. Les enjeux en présence sont considérables dans ce qui s’apparente à un secret d’Etat; la tension monte autour de Volney. A s’approcher trop prêt de la vérité, le procureur pourrait bien se brûler les ailes, comme Icare.


Le film repose sur un scénario bien construit et sur l’excellente performance d’Yves Montand. Le film est en effet entièrement centré sur l’acteur vedette qui incarne parfaitement un justicier acharné. Pas de panache mais une extrême rigueur à l’image de ses costumes gris passe-partout mais toujours impeccables, ses lunettes rondes cerclées de métal.


Autre élément essentiel, le décor : on imagine l’action dans une grande métropole des Etats-Unis, mais rien n’est précisé. En fait, le film a été tourné à Cergy-Pontoise, ville nouvelle récemment édifiée à l’époque, dont le réalisateur utilise les gratte-ciel séparés par de larges avenues désertes : l’alliance du verre et du béton, la sobriété et la netteté des angles droits. Du bureau du procureur Volney, c’est un panorama de tours modernes qui se dévoile à travers les larges baies vitrées. La nuit, les lumières d’acier de la ville éclairent ses longues veilles.


La célébrité du film tient à la fameuse reconstitution de l’expérience de soumission à l’autorité de Stanley Milgram. Une véritable réflexion sur ce dont les hommes sont capables de faire à partir du moment où ils en reçoivent l’ordre et qu’ils sont couverts par une autorité supérieure : absolument glaçant. Cette scène constitue un véritable questionnement sur la démocratie et sa fragilité.


Remarquable également, la contribution du grand compositeur Ennio Morricone, qui entretient l’atmosphère de thriller du film. On ne saurait manquer l’accompagnement musical de l’extraordinaire scène finale.


Un très bon film sur la quête de vérité, très marqué par son époque, mais passionnant à revoir aujourd’hui tant les problématiques abordées restent d’actualité.



A film which seems to be somewhat out of fashion; I comme Icare by Henri Verneuil, starring renowned actor Yves Montand as Henry Volney. Although Verneuil’s films are certainly not as powerful as Cost-Gavras’, I comme Icare remains a perfect example of a political thriller in the style of the 70s.


The scenario clearly alludes to the assassination of JFK in Dallas, 1963. The incorruptible attorney Henry Volney is tasked with investigating the murder of the president. Despite what the evidence suggests, Volney believes that the murder is not the work of an isolated individual but of an organized collection of secret groups and mafias. The challenges faced by the attorney are considerable, and tensions rise as he gets closer and closer to the truth, which could lead him to a fate similar to that of Icarus.

The film rests upon a fantastically devised plot and Yves Montand’s magnificent performance as the protagonist, a fierce vigilante whose devotion and rigour are reflected in his simple yet impeccable grey tuxedos and iconic circular glasses.


The set is an equally important element; it suggests that the story takes place in a bustling American metropolis, however this remains unconfirmed. The film was actually shot in Cergy-Pontoise, a city which had been recently built, allowing Verneuil to take advantage of its skyscrapers and large deserted avenues.


The film’s most notorious scene, a blood-curdling example of the Stanley Milgram test, is a deep reflection of what human beings are willing to do when they know that they will not be held accountable for their actions, or protected by a higher power.


Composer Ennio Morricone’s contribution to the movie is equally remarkable, as the soundtrack plays a huge part in conveying the tense and perilous atmosphere of the thriller, especially in the extraordinary finale.


A film which remains interesting despite having become slightly obsolete, which sparks an interesting debate on honesty and morality, and tackles issues that are still very relevant to this day.



© Article par Catherine Guiat

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