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Master of Animal Sculptures: Antoine-Louis Barye (Paris, 1795-1875)

Le sculpteur et peintre français Antoine-Louis Barye est un contemporain de Gauguin dont la peinture intitulé La Vision du Sermon (1888, National Galleries of Scotland) a été couvert par ce blog. Barye a marqué l'histoire de l'Art du XIXe siècle grâce à ses sculptures animalières. Son originalité tient à son sens aiguisé de l'observation et des proportions. Il a d'ailleurs le privilège, avec d'autres artistes comme Eugène Delacroix, d'assister aux autopsies des animaux de la Ménagerie du Jardin des Plantes dans le Laboratoire d'anatomie comparée du Museum.


Nous avons un exemple de la correspondance, daté du 19 juin 1829, entre les deux artistes pour se donner rendez-vous dans le Laboratoire. Delacroix écrit à Barye : « Le lion est mort. Au galop. Le temps qu'il fait doit nous activer. Je vous y attends. Mille amitiés. Ce samedi ».


Les dessins réalisés par Barye sont des études de zoométrie et des croquis représentant des animaux morts tels que le lion, la panthère, l'ours, le gorille, la gazelle, le cerf, le cheval. L'intérêt de réaliser des croquis sur des animaux morts est, évidemment de pouvoir s'approcher, palper, disséquer pour mieux comprendre l'objet d'étude. Il réalise lui-même des moulages sur les cadavres des animaux pour plus de justesse. Barye s'inscrit dans son temps car le début du XIXe siècle voit la progression de l'anatomie comparée et des théories transformistes puis évolutionnistes. Il ne cherche pas les proportions idéales de la Renaissance mais la véracité. Pour cela, il quadrille, il mesure, il dessine. Il a, d'ailleurs, été mobilisé dans l'armée de 1813 et avait été « affecté à la brigade topographique du Génie et employé au modelage des plans reliefs ».


Après son passage à l'École des Beaux-Arts, Barye commence à « fréquenter la Ménagerie et ses galeries d'anatomie comparée ». En 1854, il est nommé maître de dessin afin de former les dessinateurs et les sculpteurs animaliers. Avec ses moulages réalisés sur les dépouilles et toutes les mesures, les esquisses qu'il faisait afin de comprendre la mécanique de l'animal lui ont servi à représenter ce dernier avec toujours plus de vraisemblance. Face à ses oeuvres, le spectateur arrive à ressentir l'animalité, la puissance et la noblesse des spécimens observés scrupuleusement à la Ménagerie du Jardin des Plantes puis au Museum. Il est un témoin de la vie scientifique et artistique parisienne de son temps. Il a pu, et su, profiter de cette frénésie pour en nourrir son oeuvre. En ce sens, après avoir scruté, observé, dessiné les animaux devant leurs cages à la Ménagerie, puis les avoir étudiés dans la galerie d'anatomie comparée, il eut également le privilège, lorsqu'il n'y avait pas de danger, de pouvoir pénétrer « dans les compartiments qui leur étaient réservés ».


© Article par Héloïse Aktouf historienne de l'art, spécialiste des représentations animales dans les arts visuels.


Lion and Snake by Antoine-Louis BARYE (Paris, 1795 - 1875),

Bronze (cast using the lost-wax process by Honoré Gonon in 1835)

Louvre Museum



A contemporary of Gauguin whose painting entitled 'The Vision of the Sermon' (Jacob Wrestling with the Angel, 1888, National Galleries of Scotland) was covered by this blog earlier, the French sculptor and painter Antoine-Louis Barye marked the history of 19th-century Art with his animal sculptures. Their originality lies in the unique sense of observation and sublime proportions. He also had the privilege, alongside artists such as Eugène Delacroix, to attend autopsies of the Menagerie of the Jardin des Plantes in the Comparative Anatomy Laboratory of the Museum.


We have an example of a correspondence, dated June 19, 1829, between the two artists arranging to meet in the Laboratory. Delacroix wrote to Barye: “The lion is dead. Galloping. The weather should activate us. I will be waiting for you there. Faithfully yours. See you on Saturday”.


The drawings made by Barye are zoometry studies and sketches representing dead animals like lion, panther, bear, gorilla, gazelle, deer or horse. The interesting part of sketching dead animals is obviously to be able to come closer and dissect to better grasp the object of study. Barye sought greater accuracy through casting animal corpses. He is a fashionable artist in that sense as, throughout the 19th-century, comparative anatomy, transformist, and evolutionary theories had been on the rise. He does not seek the ideal proportions of the Renaissance but the truthfulness in his representations. To achieve this, he measures and draws. Moreover, he was called in the army of 1813, "assigned to the topographical brigade of the Engineers and employed in the modeling of relief plans".


After his time at the École des Beaux-Arts, Barye began to “visit the Menagerie and its galleries of comparative anatomy often.” In 1854, he was appointed as the head of drawing to train craftsmen and sculptors. The casts he made from animal remains, his sketches and measurements helped him to understand animal mechanics and represent these species with an unprecedented naturalism. Barye’s scrupulous studies at the Menagerie of the Jardin des Plantes and the Museum convey to his work the power and the nobility of the animal kingdom. He managed to nurture his work by witnessing the scientific and artistic Parisian frenzy of the time. Therefore, after having observed and sketched animals from in front of their cages at the Menagerie and then having studied them in the comparative anatomy gallery, he also had the privilege, when there health and safety measures allowed, of being able to get “into the compartments reserved to them”.


© By art historian Héloïse Aktouf, specialist in animal representations in visual arts.

Translation by Faika Cansin Stewart




Bibliographie


BALLU Roger

1890 « L'oeuvre de Barye », Quantin, Paris.

BRUGEROLLES Emmanuelle

2013 « Barye à l'École des Beaux-Arts et au Museum » in E. Brugerolles (dir.), Antoine-Louis Barye, "le Michel-Ange de la Ménagerie" : exposition au Cabinet des dessins

Jean Bonna, 22 oct. 2013-31 janv. 2014, École nationale supérieure des beaux-arts, Paris. pp. 17-26.

COMAR Philippe

2013 « À la place de l'animal » in E. Brugerolles (dir.), Antoine-Louis Barye, "le

Michel-Ange de la Ménagerie" : exposition au Cabinet des dessins Jean Bonna, 22 octobre

2013-31 janvier 2014, École nationale supérieure des Beaux-Arts, Paris. pp. 7-16.


JOUBIN André

1936 Correspondance générale d'Eugène Delacroix 1804-1837, t. I., Plon, Paris.

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