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Joyeuse fête des mères !

Le Berceau (aka The Cradle) by Berthe Morisot, 1874, Paris, Musée d’Orsay.


We celebrated British Mother's Day this year on our platforms with an image of the famous "The Cradle" (1874) by Berthe Morisot, one of the founding figures of impressionism. This year’s fête des mères in France is on the 7th of June; and on this occasion, I would like to elaborate more with a glimpse into the career of an exceptional painter, who recently had a monographic exhibition last summer at the Orsay Museum in Paris, in collaboration with Musée national des Beaux-Arts du Québec, the Barnes Foundation in Philadelphia and the Dallas Museum of Art. 

At a time when the arts were considered an essential part of the good education of all middle-class women, Berthe Morisot dared to pursue an artistic career. From early on, she was encouraged by her family, who supported her throughout. She trained by the side of the Barbizon School painter Camille Corot, learning to paint en plein-air and copying at the Louvre. After exhibiting at the Salon (the only platform of exposure for the emerging artists at the time) Morisot became a major member of the Impressionist group.

Emancipation from indoor studio space, painting day-to-day events of life, and the ephemeral effects of light, as well as an unfinished quality of the canvas due to fragmented brushstrokes... These factors made the modernity of the controversial artworks of impressionism. Berthe Morisot exhibited in seven over eight impressionist exhibitions alongside Edouard Manet, Claude Monet, Edgar Degas and Pierre-Auguste Renoir. However, to quote Sylvie Party, curator of last year's exhibit, Morisot is, unfortunately, "not nearly as famous as her contemporaries and friends", who by the way, saw her as their equal in leading the movement. It seemed to me that last summer’s exhibit marvellously attempted to remedy that.

In terms of subject-matter, as for other female artists related to the movement such as Mary Cassatt and Marie Bracquemond, Morisot too often depicted her daily preoccupations bounded by her social class and gender. These were evolving around "the intimate comforts of family life and motherhood". Her sisters, nieces, daughter, and husband Eugène Manet (Edouard Manet’s brother) therefore appear as her favourite sitters, just like with her sister Edma watching over her daughter, Blanche sleeping in "The Cradle" which we have just seen. Through this exhibit, one can observe that the themes that Morisot treated with predilection, in comparison to those of the male artists of the group, also indicate the aspects of modern life that were only accessible to women at the expense of their reputation. Hers is thus "a sincere account" of the life of the Parisian upper-middle-class through a female lens. She described her creative motivations as follows: "It’s been a long time that I hope for nothing and that the desire for posthumous glorification seems to be a huge ambition. Mine limits to wanting to fix something of what is happening, oh that something! The least of things and this too is still a huge ambition! An attitude of Julie, a smile, a flower, a fruit, a branch of a tree, one of these things would be enough for me" (« Il y a longtemps que je n’espère rien, et que le désir de glorification après la mort me paraît une ambition démesurée. La mienne de borne à vouloir fixer quelque chose de ce qui se passe, oh quelque chose! la moindre des choses, eh bien cette ambition-là est encore démesurée! Une attitude de Julie, un sourire, une fleur, un fruit, une branche d’arbre, une seule de ces choses me suffirait. »)

Becoming a crucial actor within the shifting dynamics at the art scene during the second half of the 19th-century and a great artist, Morisot set an example for women to strive for a better recognition than that of "charming amateur". For more context on gender and art, I’d suggest reading Linda Nochlin’s groundbreaking article "Why Have There Been No Great Women Artists?".


Cette année, nous avons célébré la fête des mères du Royaume-Uni sur nos plateformes à travers une image du célèbre tableau « Le Berceau » (1874) de Berthe Morisot, l'une des figures fondatrices de l'impressionnisme. La fête des mères en France aura lieu cette année le 7 juin, et à cette occasion, je voudrais creuser encore un petit peu sur la carrière d’une femme artiste exceptionnelle, dont j’ai vu l’exposition monographique l'été dernier au Musée d'Orsay à Paris, celle-ci étant montée en collaboration avec le musée national des beaux-arts du Québec, la Fondation Barnes de Philadelphie et le Dallas Museum of Art. Berthe Morisot a osé poursuivre une carrière artistique à une époque où les arts faisaient partie des qualités charmantes cherchées chez toute femme de classes moyenne ou élevée à condition que ces activités créatrices ne les préoccuperaient pas plus que leurs missions considérées « essentielles » (d'épouse respectable et de mère dévouée). Pourtant, mise à part une réticence de sa mère à l’égard de sa décision d’exercer le métier d'artiste, Berthe Morisot a réjoui d’un soutien familial durant sa carrière. Elle s'est formée aux côtés du peintre Camille Corot de l'École de Barbizon, apprenant à peindre en plein air et copiant au Louvre. Après avoir exposé au Salon en 1864 (la seule plateforme à l'époque permettant aux artistes émergents de se faire remarquer et décrocher des commandes) Morisot évolue en tant que membre majeur du groupe impressionniste.

L'émancipation de l'espace intérieur du studio, la vie quotidienne et les effets éphémères de la lumière traités comme sujet de prédilection, et enfin, la qualité inachevée de la toile avec une touche fragmentée... Ces éléments ont contribué à la modernité controversée de l’impressionnisme. Berthe Morisot a participé à sept sur huit expositions des impressionnistes aux côtés d'Édouard Manet, Claude Monet, Edgar Degas et Pierre-Auguste Renoir. Cependant, pour citer Sylvie Party, commissaire de l'exposition de l’été dernier, Morisot n'est malheureusement "pas aussi célèbre que ses amis et ses contemporains" qui l’ont pourtant considéré comme leur égale. Cette exposition ferait partie des efforts pour remédier à cela.

Comme pour d'autres femmes artistes liées au mouvement tel que Mary Cassatt et Marie Bracquemond, les thèmes de Morisot se relèvent souvent de ses activités quotidiennes de femme moderne issues de la haute bourgeoisie parisienne. C’est-à-dire, ses tableaux nous offrent une vue sur la maternité et "le confort intime d’une vie de famille". Ses soeurs, ses nièces, sa fille et son mari Eugène Manet (frère d'Édouard Manet) apparaissent donc comme ses modèles préférés. En effet, dans ‘Le Berceau' on voit sa sœur Edma veillant sur sa fille Blanche en train de dormir. Ainsi, ces sujets, comparés à ceux des artistes masculins du groupe, nous indiquent lors de cette exposition que certains aspects de la vie moderne n'étaient accessibles aux femmes qu'au risque de leur réputation. Chez Morisot c’est la sincérité avec laquelle elle nous partage cette vie qui frappe. Ainsi décrit-elle ses motivations: «Cela fait longtemps que je n'espère rien et que le désir de glorification posthume me semble une ambition énorme. La mienne se limite à vouloir réparer quelque chose qui se passe, oh ce quelque chose! La moindre des choses, et cela aussi est toujours une ambition énorme ! Une attitude de Julie, un sourire, une fleur, un fruit, une branche d'arbre, une de ces choses serait suffisante pour moi ».

La réussite de Berthe Morisot au sein de ce basculement artistique de la seconde moitié du XIXe siècle a fait d’elle une femme artiste exemplaire pour toutes celles qui aspirait pour une reconnaissance autre que celle de la "charmante amatrice d’art". 

Pour plus de contexte sur le genre et l'art, je vous propose de lire l'article-clé de Linda Nochlin sur le sujet « Pourquoi n'y a-t-il pas eu de grandes femmes artistes ? ».

Joyeuse Fête des Mères ! Et pourquoi pas offrir nos bons-cadeaux à votre maman en cette belle journée ?


© Article par Faika Cansin Stewart


Bibliographie

  • Emmanuelle AMIOT-SAULNIER, « MORISOT BERTHE - (1841-1895) », Encyclopædia Universalis.

  • Jean CASSOU, « IMPRESSIONNISME », Encyclopædia Universalis.

  • Laurence des CARS, Cécile DEBRAY, «  BERTHE MORISOT (1841-1895) », La Galiote Prenant, 2019, Paris.

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