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Yann Coridian, Le baiser, Actes Sud, 2010

A l’approche des beaux jours et du déconfinement, le besoin d’un petit livre primesautier se faisait sentir. Je l’ai trouvé : Le baiser. Il s’agit d’une nouvelle rédigée à partir d’un scénario. Un court métrage d’une dizaine de minutes accompagne le texte.


Marc vient d’inviter Colette à monter dans sa chambre de bonne. Colette le suit, toute à son émotion, et s’installe à côté de lui, espérant ce baiser dont elle rêve depuis longtemps. Mais Marc, évitant de la regarder commence à parler, parler, parler, de tout et de rien, sans s’inquiéter de savoir si sa compagne saisit ses propos. Et pour ce qui est des propos, c’est décousu, sans contexte, sans queue ni tête : une saga familiale aux multiples rebondissements. Marc remplit le maigre espace d’un long monologue pour masquer sa timidité, pour repousser l’instant décisif. A ses côtés, Colette désespère : « Alors, un baiser. Le baiser. Je risque de me dessécher. De me ratatiner, de me rabougrir, de disparaître, de tomber en poussière. Réagis, Marc ! » Colette va-t-elle s’enfuir, l’abandonner à ses divagations ? Va-t-elle au contraire prendre l’initiative pour sortir son partenaire d’un mauvais pas?


Le court métrage est vraiment sympathique. Les deux personnages, côte à côte, sur le bord du lit, trahissent leur maladresse. Marc n’a même pas pris le temps d’enlever son écharpe.


Le baiser a été sélectionné et présenté dans de nombreux festivals en France et à l’étranger. Les deux jeunes acteurs, Malik Zidi et Sarah Le Picard ont tous deux été couronnés pour leur interprétation, juste et d’une grande délicatesse.




With the beautiful days arriving and the end of lockdown approaching, I felt a need for a little bountiful book: Le baiser. It is a short story written from a script. A short film of ten minutes accompanies the text.


Marc has just invited Colette to go up to his maid's room. Colette follows him, all enthusiastic, and settles down next to him, hoping for that kiss she has dreamed of for a long time. But Marc, avoiding looking at her, begins to talk, talk, talk about everything and nothing, not worrying about whether his partner follows his words. And as for the words, it is disjointed, without context, incoherent: a family saga with many twists and turns. Marc fills the meagre space of a long monologue to hide his shyness, to postpone the decisive moment. At his side, Colette despairs: “So, a kiss. The kiss. I risk drying out. To shrivel up, to stunt, to disappear, to crumble to dust. React, Marc!" Will Colette run away, abandon him to his ramblings? Or, on the contrary, will she take the initiative to get her partner out of a bad first step?


The short film is admirable. The two characters, side by side, on the edge of the bed, betray their awkwardness. Marc did not even take the time to take off his scarf.


Le baiser has been selected and presented in numerous festivals in France and abroad. The two young actors, Malik Zidi and Sarah Le Picard were both awarded for their interpretation, fair but with great tenderness.



© Article par Catherine Guiat. Traduction Solange Daufès

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