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Les romans de Frédéric Richaud


Frédéric Richaud, trois romans :

Monsieur le jardinier, Grasset, 1999

La Ménagerie de Versailles, Grasset, 2006

Jean-Jacques, Grasset, 2008


Il y a quelques années, Frédéric Richaud nous a régalé de petits romans historiques très agréables, à méditer en cette période de confinement.


Ces romans s’attardent principalement sur le règne de Louis XIV et la période des Lumières par le biais de personnages et évènements moins connus du grand public. Nous restons dans les coulisses du pouvoir pour entrevoir sa réalité ; et plus généralement, les grandeurs et bassesses de l’humanité.


Le premier d’entre eux, Monsieur le jardinier, nous fait revivre l’œuvre de Jean-Baptiste de La Quintinie, jardinier du roi soleil. Quand on pense à jardinier, il s’agit ici du potager, qui devait fournir la table royale en toutes saisons de fruits et légumes de qualité. La Quintinie se lance donc à Versailles dans un projet de titan : d’abord assécher les marécages pour ensuite se consacrer à ses harmonieuses plates-bandes et vergers. Homme discret et effacé, antithèse de Le Nôtre, il entrevoit les luttes d’influence au sein de la cour, desquelles il tente de rester à l’écart. Il assiste aussi malgré lui au spectacle de la misère du peuple, toute proche des fastes de Versailles. Une écriture élégante et douce à l’image du personnage et de son cheminement.


Beaucoup plus grinçant, le roman suivant, La Ménagerie de Versailles. Cette fable reprend l’épopée du marquis et courtisan Charles de Dunan, qui, pour s’attirer les faveurs du roi, décida de rehausser la ménagerie royale de quelques bêtes féroces, inconnues en cet hémisphère. Nous voici donc en route pour l’Afrique à la recherche de lions et autres félidés majestueux et inquiétants, qui devraient combler l’amour-propre du roi soleil .Une expédition pleine d’inattendus…


Enfin, le dernier petit livre, Jean-Jacques, s’apparente davantage à une farce. Nous suivons les efforts désespérés des frères Chapelet pour inviter le grand philosophe Rousseau en leur demeure de Précy-sur-Oise. Las, leurs tentatives de s’imprégner des principes philosophiques du grand homme s’avèrent peu convaincantes et leur projet faramineux, transformer leur propriété à la manière des paysages décrits dans La Nouvelle Héloise, n’est pas vraiment couronné de succès.


Trois petits livres qui traitent de la vanité des entreprises humaines avec simplicité et ironie. Des fables très intemporelles finalement.


A few years ago, Frédéric Richaud delighted us with his trilogy of small historical novels. His novels predominantly focus on Louis 14s reign from the point of view of characters and events that are more or less unknown by the public, which allows the reader to see the reality of power, and the general strengths and weaknesses of humanity.


The first instalment, Monsieur le Jardinier explores the work of Jean-Baptiste de La Quintinie, Louis 14s gardener, tasked with providing the royal kitchen with fruits and vegetables of the highest quality. La Quintinie heads to Versailles with an immense project; drying out the swamps to convert them into a beautiful vegetable garden where he can fully commit to his work. There, the discreet man unwillingly witnesses the power struggle within Versailles and the misery and struggles of the citizens. The elegant and sweet writing effectively reflects the protagonist’s personality and journey.


A much darker tale, La Ménagerie de Versailles. This second instalment tells the story of Marquis Charles de Dunan, who decides to enhance the Royal Menagerie with the addition of terrifying beasts unknown to the Northern Hemisphere in an attempt to gain the Kings approval. The novel documents the Marquis’ travels to Africa in search of lions and other majestic creatures, which is full of unexpected surprises.


Finally, the last novel Jean Jacques, comedically explores the Chapelet brothers’ desperate attempts to invite the great philosopher Rousseau to their residence in Précy-Sur-Oise. There, their efforts to learn the genius’ philosophical concepts are pathetically unconvincing; and their grandiose project to re-build their home in the style of the landscapes described in La Nouvelle Heloise proves to be just as unsuccessful.


Three charming little books which deal with human vanity with simplistic irony, and are somewhat timeless despite their historical subject matter.


© Article par Catherine Guiat

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