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2020, année de la BD - Les souliers rouges

Gérard Cousseau et Damien Cuvillier, Les souliers rouges, Edition Bamboo/Grand angle, 2019


Juin 1944, nous sommes à Saint-Nicolas-du-Pélem, petit village de Bretagne. La vie suit son cours malgré les restrictions imposées par les circonstances. Le jeune Jules parcourt journellement la campagne s’adonnant à la chasse et à la pêche. De façon impromptue, il rencontre Georges, un Russe blanc exilé qui vient de s’installer au village ; c’est le début d’une amitié forte, à la vie à la mort. Il faut dire que Georges est un personnage étonnant, fin érudit, il n’hésite pas à faire part de son immense savoir à tous propos, même dans les situations les plus rocambolesques. Autre trait de caractère : le Russe porte des souliers rouges, expliquant que cela lui permet de fouler aux pieds le communisme à longueur de journée. Voilà qui n’est pas banal auprès des sabots des Bretons du cru.


Mais l’histoire s’accélère, un détachement du 25ème corps de l’armée allemande vient prendre ses quartiers à Saint-Nicolas. La tension monte de part et d’autre en cette guerre finissante. L’armée de l’occupant et la milice se livrent à une explosion de cruauté face aux actes de résistance. Les deux amis ne peuvent échapper à la tragédie qui s’annonce…


Gérard Cousseau s’est inspiré de faits réels, racontés par son beau-père, pour l’écriture du scénario. Il se lance ainsi dans une histoire grave, inhabituelle chez cet amateur de comique. Cependant, l’humour et la légèreté ne sont pas absents. Bien au contraire, alliés au dessin très coloré et très expressif de Damien Cuvillier, ils s’opposent au drame qui se joue. L’antinomie entre la luxuriante campagne bretonne et la noirceur de la guerre saute aux yeux du lecteur. En cela, l’œuvre se rapproche du travail de Jean-Pierre Gibrat dans Le sursis que personnellement j’avais beaucoup aimé. Au-delà de l’aspect historique de l’intrigue et afin d’éviter les poncifs du genre, le récit repose sur des aventures très rythmées. Une lecture captivante et pleine d’émotions.



This story takes place in June 1944, in a quaint little village named Saint-Nicolas-du-Pélem, in Brittany. There, life goes on despite the restrictions imposed by current circumstances. A young man, Jules, spends his days exploring the countryside, devoting much of his time to fishing or hunting. He soon makes an unlikely acquaintance; Georges, an exiled Russian who recently settled down in the village. A deep friendship blooms between them. Georges surprising, resourceful personality is highlighted by a very specific characteristic; his red slippers, which instantly stand out from the clogs worn by the villagers. He claims to wear them as a sign of rebellion against the communist regime.


The plot thickens when a regiment of the German Army occupies the peaceful village, causing tensions to rise. The German Officers respond with extreme cruelty to any acts of resistance, and the two improbable friends are powerless against the impending tragedy.


Gérard Cousseau was inspired by real events, which were passed on to him by his stepfather. A very dark variety of themes compared to his other works, which are usually comedies. Despite this, the story is told with a humouristic approach at times; this along with the vibrant and colourful illustrations by Damien Cullivier creates a stark contrast with the more sombre plot. The juxtaposition of the luxurious Breton countryside and the terror of war is incredibly eye-catching; similarly to the work of Jean-Pierre Gibrat in Le sursis, which I particularly enjoyed. A fast-paced adventure full of twists and turns, providing a truly captivating and emotional read.



© Article par Catherine Guiat

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