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Chronique Littéraire : Discidium Amoris : la rupture amoureuse

À propos des Lettres d’amour, Lettres d’exil, Ovide, traduit du latin par Danièle Robert, Actes Sud, 20o6.

About the Lettres d‘amour, Lettres d‘exil by Ovide, translated from latin by Danièle Robert, published by Actes Sud, 2006.



Claudia a Guido : « Perché non sa voler bene ».

(Extrait du scénario de 8 ½ de Federico Fellini, 1963

Excerpt from the screenplay of 8 ½ by Federico Fellini, 1963).


En ces temps duels de supra communication virtuelle et de distanciation physique, les relations amoureuses peuvent trouver une fin dans un ghosting - une rupture 2.0 - où l’on ne répond plus à son interlocuteur et cela de façon catégorique. „Silence radio“, selon le lexique des militaires et selon la pratique des guerriers de la Grèce antique.

La lecture du recueil de lettres, les Héroïdes* peut devenir alors de circonstance puisqu’on est pris aussi d’un singulier vertige de situation : ce sont des lettres d’amours fictives attribuées à des épistolières* inexistantes à destinateurs accusés d’une „non réponse par courrier“.


Si l’amour ne nous est pas étranger, l’ouverture de la lettre de Briséis* à Achille ne peut que nous être familière : « La lettre que tu lis (Achille) est rédigée en grec de ma main phrygienne/ Toutes les taches que tu y verras, ce sont mes larmes qui les ont faites/ Mais les larmes ont autant de poids que les mots ». (v.2-4). Briséis, Phyllis, Loadamie, Médée, si lointaines, inexistantes et pourtant si proches : Et si on partageait les mêmes émotions des variations sur le thème de l’amour que la poésie élégiaque romaine du 1 siècle av. J.-C.? Ovide, jeune poète de vingt-huit ans aurait ainsi atteint sa cible -en plein cœur- à quelques millénaires de distance.


Dans la poésie élégiaque, la rupture amoureuse (discidium Amoris) est un élément classique de la narration, la séparation, le naufrage amoureux signale une variation -comme musicale- de l’amour-douleur. La singularité dans le recueil de lettres, les Héroïdes, est de se rappeler des instants passés, d’arrêter -par missive- les horloges du temps sur des moments où l’amour était en partage, mais tant Phyllis, Briséis que Loadamie ne sont pas des déesses d’un temps mythologique, mais de simples humaines. Leur drame serait alors de tenter d’interrompre la marche du temps pour exalter un passé, alors que le temps fuit et que l’aimé est absent. Implorer un amour éternel se révèle être une voie unique, fatale, mortelle. L’élégie ne se sépare pas de la vie violente.


Pour ces amoureuses, commence ainsi la douleur, les plaintes, les griefs et les regrets adressés à l'amant absent ou qui tarde à venir. Ce moment spécifique de l'histoire personnelle des épistolières - du discidum Amoris – va se décliner au fur et à mesure selon les figures de l’attente, de la colère générée par la douleur, du mal d’amour* que Barthes a su recenser et interpréter - pour les contemporains - dans ses Fragments du discours amoureux.

Chaque lettre est un monologue tragique où les étapes de la dissonance se mettent en place progressivement. Le pressentiment et la crainte ouvrent la missive : c’est Phyllis qui se plaint d’une absence plus longue que promise (Ultra promissum tempus abesse queror. v.2) et de compter les jours comme les quartiers de lune.


Il s’agit d’une véritable déroute, d’une incompréhension devant la réalité de l’absence de l’aimé. Phyllis, Laodamie, Médée ne comprennent pas. Phyllis, fille de roi, a donné l’hospitalité, l’assistance et l’accès aux ports du royaume de Thrace. Confuse, Phyllis se fixe sur l’instant passé où elle possédait tout : les bateaux grecs étaient dans son port et elle était dans les bras de Démophoon : « Je ne peux pas détacher de mes yeux l’image de ton départ / Alors que ta flotte prête à appareiller bloquait mon port/ Tu as osé prendre dans les bras et tenir par le cou ton amante, échanger des baisers brûlants/ Et mêler tes larmes à mes larmes » (vv. 91-95). Le départ fut une séparation et la figure de l’attente se répète en boucle : « (…) t’attendre et attendre tes navires » (Exspectem, Exspectem / Et tamen exspecto. vv. 99-101). Quant à Laodamie, elle est troublée de voir que Protésilas part vers Troie alors que même les vents sont contraires :

« Vous vous apprêtez à partir en dépit des flots /Vous éloignez de votre patrie quand la mer s’y oppose! /Neptune* lui-même ne vous ouvre pas la route vers sa ville. Où vous empressez-vous? » (vv. 126-129) (*la légende veut que Neptune et Apollon aient dressé des murs devant la cité troyenne). Médée, reine des Colchidiens a laissé son royaume pour suivre Jason, le grec, qui se détourne d’elle : « Tes yeux s’étaient emparés de ma vue. Perfide, tu l’as senti (vv. 38-39) / J’ai rejeté mon royaume, ma patrie, ma demeure et je suis délaissée » (v. 163)


Tout comme Briséis, les amantes pleurent ce qu’elles craignent de perdre. Leur histoire d’amour ne serait-elle qu’une aventure aux yeux de l’autre ? Un amour inconstant (fugit amor v. 42) tel que le reproche Briséis à Achille. Le trouble s’immisce brutalement dans l’esprit des épistolières. Se sentant flouée par les paroles du guerrier grec Démophoon, Phyllis regrette d’avoir été si crédule « J’ai cru à tes mots d’amour/ J’ai cru à tes nobles origines/ J’ai cru à tes larmes/ et j’ai cru également aux dieux » (vv. 49-53).


Le mauvais sort et la trahison deviennent le lot commun aux épistolières. C’est au travers des yeux de Briséis, qui ont vu les remparts de Troie détruits, ses frères morts et sa terre ensanglantée, sa plainte vise en premier lieu, le mauvais sort (tristis fortuna) qui s’acharne sur elle : « Am miseros tristis fortuna tenaciter urget » (v.43). Phyllis, de son côté, fait le constat amer de la trahison : « Je déplore l’absence de voiles pour ton retour, de fidélité à ta parole » (alternance vela /verba v. 25-26). Ici, l’absence de l’autre est interprétée comme un déni de justice. Démophoon est déloyal en amour et ingrat envers l’hôte. Dans le texte, il est „le parjure“, le „scélérat“ accueillit sur ses terres de Thrace (v. 29). Requête identique de la part de Briséis, la phrygienne au guerrier grec Achille: « Ce que tu aurais dû donner, tu refuses de le recevoir! / Qu’ai-je commis pour mériter d’avoir pour toi si peu de valeur, Achille ? » (vv. 41-41).


Cet amour omnipotent des épistolières de loin, cherche même à supplanter les valeurs du héros grecs comme celle du nostos (du retour d’aventure), celle du beau combat « La guerre est nuisible (…) il est plus sûr de tenir dans ses bras une femme, / De pincer les cordes d’une lyre de Thrace/ Que d’avoir dans les mains un bouclier » (vv. 115-119) soutient Briséis à Achille.

De la même façon, Laodamie minimalise la conquête et souhaite que le guerrier Protésilas ne soit pas téméraire « Que des mille bateaux ton navire soit le millième/ Le dernier à bousculer les eaux déjà malmenées » (vv.95-7). L’amour n’est pas maîtrisable, il les rend vulnérables et comme toute arme qu’on tourne soi-même contre sa poitrine, leur échec entraînera leur mort. Les derniers mots de la distique élégiaque de Pyllis le révèle sans détour : « Je ne serai pas longue à choisir cette mort / Ma tombe indiquera que tu en es l’odieuse cause » (vv. 144-145). Il en va de même pour Briséis qui souhaite que la terre l’engloutisse à tout jamais : « Je prie pour que la terre soudain béante m’engloutisse » (vv. 61-63). Plus loin, elle confirme que l’absence de l’aimé leur impose la mort : « Celle que tu contrains à vivre sans toi, contrains-là à mourir » (v. 140). L’élégie latine ne cesse de rappeler en fin de compte, que le discours amoureux est une exaltante folie.


À vrai dire, la forme élégiaque que donne Ovide aux Héroïdes permet de travailler le motif du monologue de la complainte peu commun en littérature ancienne. Ces personnages féminins qui parlent à la première personne, par missive et sans réponse du destinataire, se démarquent du motif des lamentations féminines que la littérature latine connaît de la poésie homérique. Quand Hécube, Andromaque et les Troyennes pleurent, elles pleurent une absence sans retour du fils ou de l’époux, ce sont des femmes endeuillées. Les raisons sont plus ou moins identiques : elles se retrouvent seules et doivent s’exiler en esclave auprès des princes grecs conquérants, mais leurs lamentations sont un rituel, un thrène qui atteste la perte de l’aimé et de leur terre.

Tout diffère chez Ovide, les plaintes sont pressenties et déclament en boucle la frayeur de l’abandon, de la trahison, de la solitude. La gestuelle féminine de la douleur des textes homériques -le cri, les coups portés sur la poitrine/cœur, les griffures sur le visage par lesquelles les larmes coulent- ne se retrouve pas dans les Héroïdes. La souffrance y est sourde, intime et auto adressée, pleine de remords et de culpabilité.


Étrangement, Ovide n’aura de cesse de décliner ces affres intérieurs -plus tard- dans deux textes majeurs, Tristes (Tristia) et Lettres du Pont (Epistulae ex Ponto) rédigés en exil aux confins de l’Empire romain. Ici, la fiction annonce en creux la réalité, car en composant sur les plaintes féminines, le jeune Ovide de vingt-huit ans compose sur la déloyauté, le reniement de l’ami et l’extrême solitude, sans se douter qu’il révèle alors non seulement les thèmes récurrents de ses prochaines lettres mais aussi, son funeste destin. Une similitude glaçante relie les différentes épistoles de celui qui « a souffert autant de malheurs qu’il y a d’étoiles scintillantes dans le ciel » Tristes, Livre premier, v.47).

L’absolu désarroi, la confiance perdue, le désespoir devant l’indifférence de l’autre sont au centre des textes de l’exil (cf. Lettre à un ingrat (EXP, Livre IV- III) de cette « vita relicta », de l’isolement, de l’exil qui se terminera par la mort. cf. Lettre à un envieux (EXP, Livre IV- XVI) :

« Cesse donc, Envie sanguinaire, de diffamer un homme / Banni de sa patrie, et ne disperse pas mes cendres. / J’ai tout perdu, on ne m’a laissé que la vie que pour me faire éprouver/ moralement et physiquement mon malheur. / A quoi sert de planter un couteau dans un corps déjà mort ? / Il n’y a plus en moi de place pour une nouvelle plaie » (vv. 48-53).

 

Notes:

* Les Héroïdes, ensemble de lettres d’amour -unique dans la littérature ancienne- que compose Ovide aux environs de 15 avant J.-C, à vingt-huit ans. (Cf. Introduction au texte traduit par Danièle Robert). Le titre premier serait Heroidum Epistulæ, les rédactrices fictives de ces lettres sont des personnages féminins de la mythologie, de la poésie hellénistique ainsi que de l’épopée homérique.

* Motif récurrent de la littérature courtoise, l’amour malmène l’esprit : « Amours […] est maladie de pensee / Douz maus, douceur malicieuse » (Jean de Meun, Roman de la Rose, vv. 4302-10)

* Briséis n’est pas grecque, barbarica (v. 2), étrangère, elle fut la fille d’un des prêtres d’Apollon en Troade, royaume de Phrygie.

 

In these duel times of supra virtual communication and physical distancing, romantic relationships can sometimes end in ghosting - a 2.0 breakup - where one categorically no longer responds to one's interlocutor. That is a "radio silence", according to the military lexicon and the practice of ancient Greece warriors.

Reading the collection of letters, The Heroides* then becomes circumstantial since the reader is seized with singular vertigo of situation: the fictive love letters are attributed to non-existent writers* addressed to recipients accused of “no response by mail”.


If love is no stranger to us, the opening of the letter from Briseis* to Achilles is only too familiar: "The letter you are reading (Achilles) is written in Greek by my Phrygian hand / All the stains that you will see, my tears made them / But tears are as heavy as words”. (v. 2-4). Briseis, Phyllis, Loadamy, Medea, so distant, non-existent and yet so close: What if we share the same emotions of variations on the theme of love as the Roman elegiac poetry of the 1st century BC? Ovid, a young poet of twenty-eight years old, would thus have reached his target, right in its heart, a few millennia away.


In elegiac poetry, the romantic breakup (discidium Amoris) is a classic element of storytelling, separation, the sinking of love signals a variation - almost musical - of love-pain. The singularity in this collection of letters, The Heroides, is to remember past moments, to stop - through missive - the clocks of time on moments when love was shared. However, Phyllis, Briséis and Loadamie are not goddesses from a mythological time, but simple humans. Their drama would then be trying to interrupt the march of time to exalt the past, while time is fleeing and the loved one is absent. To implore eternal love turns out to be a unique, fatal, deadly path. The elegy does not separate from the violence of life.


For these women in love begin the pain, the complaints, the grievances and the regrets towards the absent lover or the one long in coming. This specific moment in the personal history of the writers - of the discidum Amoris - gradually unfolds according to the figures of expectation, of the anger generated by pain, of the lovesickness* that Barthes was able to identify and interpret - for contemporaries - in his A Lover’s Discourse: Fragments.

Each letter is a tragic monologue where the stages of dissonance gradually take place. Hunch and fear open the letter: Phyllis complains of a longer than promised absence (Ultra promissum tempus abesse queror. v.2) and counting the days like quarters of the moon.


This is a real defeat, a misunderstanding of the reality of the absence of the loved one. Phyllis, Laodamie and Medea do not understand. Phyllis, daughter of a king, provided hospitality, assistance and port access to the kingdom of Thrace. Confused, Phyllis dwells on the last moment when she owned everything: when the Greek ships were in her port and she was in Demophoon's arms: "I cannot take the image of your departure away from my eyes / While your fleet ready to set sail was blocking my port / You dared to take in your arms and hold your lover by the neck, to exchange burning kisses / And mix your tears with my tears” (vv. 91-95). The departure was a separation and the waiting figure is repeated over and over: "(...) waiting for you and waiting for your ships" (Exspectem, Exspectem / Et tamen exspecto. Vv. 99-101). As for Laodamia, she is disturbed to see that Protesilaus leaves for Troy when even the winds are discordant:

"You are about to leave despite the waves/You are moving away from your homeland when the sea is against it!/Neptune* himself does not open the way for you to his city. Where are you rushing?“(Vv. 126-129) (*legend has it that Neptune and Apollo erected walls in front of the Trojan city). Medea, queen of the Colchidians has left her kingdom to follow Jason, the Greek, who turned away from her: “Your eyes have taken hold of my sight. Treacherous, you have felt it (vv. 38-39) / I have rejected my kingdom, my country, my home and I am forsaken"(v. 163)


Like Briseis, the lovers mourn what they fear losing. Is their love story just an adventure in the eyes of the other? An inconstant love (fugit amor v. 42) such as the one Briseis reproaches Achilles. Confusion suddenly creeps into the minds of the writers. Feeling cheated by the words of the Greek warrior Demophoon, Phyllis regrets having been so gullible "I believed in your words of love / I believed in your noble origins / I believed in your tears / and I also believed in the gods ”(vv. 49-53).


Bad luck and treason become the common fate of the writers. Through the eyes of Briseis - who have seen the ramparts of Troy destroyed, her brothers dead and her land bloodstained - her complaint is aimed in the first place at bad fate (tristis fortuna) which persists on her: "Am miseros tristis fortuna tenaciter urget ”(v.43). Phyllis, for her part, makes the bitter observation of the betrayal: "I deplore the absence of veils for your return, of fidelity to your word" (alternation vela / verba v. 25-26). Here, the absence of the other is interpreted as a denial of justice. Demophoon is disloyal in love and ungrateful to the host. In the text, he is "the perjury", the "scoundrel" welcomed to his lands in Thrace (v. 29). Identical request from the Phrygian Briseis to the Greek warrior Achilles: "What you should have given, you refuse to receive!" / What did I do to deserve to be worth so little to you, Achilles? ”(Vv. 41-41).


This omnipotent love of the remote writers seeks to supplant the values ​​of the Greek heroes such as the nostos (the return of adventure), or the beautiful fight "War is harmful (...) it is safer to hold in one's arms a woman, / To pluck the strings of a Thracian lyre / To have a shield in your hands” (vv. 115-119) claims Briseis to Achilles.

In the same way, Laodamia minimizes the conquest, and hopes for the warrior Protesilaus to not be reckless "that of thousand ships your ship be the thousandth / The last to jostle the already rough waters" (vv.95-7). Love is uncontrollable, it makes them vulnerable and like any weapon you turn against your chest, failure will result in their death. The last words of Pyllis’s elegiac couplet reveal it bluntly: "I will not be long in choosing this death / My grave will indicate that you are its odious cause" (vv. 144-145). The same goes for Briseis, who wishes the earth to swallow her up forever: "I pray that the suddenly gaping earth swallows me up" (vv. 61-63). Further on, she confirms that the absence of the loved one imposes death on them: "She whom you force to live without you, force her to die" (v. 140). In the end, the Latin elegy never ceases to remind people that romantic speech is exhilarating madness.


To tell the truth, the elegiac form that Ovid gives to the Heroides makes it possible to work on the motif of the lament monologue, which is unusual in ancient literature. These female characters who speak in the first person, by missive and without a response from the recipient, stand out from the motif of female lamentations that Latin literature knows from Homeric poetry. When Hecubus, Andromache and the Trojans cry, they mourn a neverending absence of the son or the husband, they are grieving women. The reasons are more or less the same: they find themselves alone and must exile themselves as slaves to the conquering Greek princes, but their lamentations are a ritual, a threnody which attests to the loss of the beloved and their land.

Everything is different with Ovid, complaints are felt and repeatedly declaim the fear of abandonment, betrayal, loneliness. The feminine gestures of pain in the Homeric texts - the cry, the blows to the chest and heart, the scratches on the face through which tears flow - are not found in the Heroides. The suffering is dull, intimate and self-addressed, full of remorse and guilt.

Strangely, Ovid will later continue to decline these inner pangs in two major texts, Tristes (Tristia) and Letters from the Black Sea (Epistulae ex Ponto) written in exile on the borders of the Roman Empire. Here, fiction hollows out reality, because by composing on female complaints, the young 28-year-old Ovid composes on disloyalty, the renunciation of the friend and the extreme loneliness, without suspecting that it reveals not only the recurring themes of his next letters but also his gruesome destiny. A chilling similarity connects the different letters of one who "suffered as many calamities as there are twinkling stars in the sky" Tristes, Book I, v. 47). he absolute disarray, the lost confidence, the despair in front of the indifference of the other are at the centre of the texts of his exile (cf. Letter to an ungrateful (EXP, Book IV-III) of this “vita relicta”, of his isolation and exile which will end in death. cf. Letter to an envious person (EXP, Book IV- XVI): "Stop, therefore, Bloodlust, to defame a man / Banished from his homeland, and do not scatter my ashes. / I lost everything, only my life was left to make me feel / morally and physically my misfortune. / What is the point of sticking a knife into an already dead body? / There is no more room in me for a new plague "(vv. 48-53).

 

Notes:

* The Heroides, a set of love letters - unique in ancient literature - composed by Ovid around 15 BC, at the age of twenty-eight. (Cf. Introduction to the text translated by Danièle Robert). The first title would be Heroidum Epistulæ, the fictitious writers of these letters are female characters from mythology, Hellenistic poetry as well as the Homeric epic.

* A recurring motif in courtly literature, love abuses the mind: "Love [...] is a disease of thought / Douz maus, douceur malicieuse" (Jean de Meun, Roman de la Rose, vv. 4302-10)

* Briseis is not Greek, barbarica (v. 2), foreign, she was the daughter of one of the priests of Apollo in Troad, in the kingdom of Phrygia.



© Article par Dr. Béatrice Malinowski. Traduction Mathilde Soubeyran.

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